Au début du XXe siècle les campagnes normandes, en particulier la campagne cauchoise, souffrent durement de l’exode rural qui a débuté mi-XIXe (départ d’abord des tisserands, puis des ouvriers agricoles vers les villes industrielles). Une des causes principales de ces départs est l’essor du machinisme et donc de la mécanisation (semoirs, faucheuses, faneuses, moissonneuses d’abord tirées par des chevaux, puis à moteur, etc).
Ces images en noir et blanc datent de 1938. Une moissonneuse lieuse Mac Cormick est tractée par trois chevaux et est actionnée par un barbotin (une sorte de roue dentée) en bois. Elle permet à la fois de couper les épis et de les lier en gerbes. Si un seul homme est nécessaire pour diriger l’attelage, plusieurs autres l’accompagnent. Leur travail consiste à aider la coupe quand c’est nécessaire mais surtout à relier, au fur et à mesure, les fagots entre eux pour en faire des meules destinées à mieux assurer le séchage des épis. Les enfants sont enfin chargés de brûler la paille inutile. Le travail se déroule à la vitesse des chevaux et nécessite une main d’œuvre nombreuse.
Entrepreneur de menuiserie, membre assidu du Photo-Club Rouennais, on lui doit de rares vues documentaires sur le Rouen de la Libération (1944) et de l’après-guerre. Beaucoup de ses films se présentent comme des œuvres à part entière avec montage précis et générique de début et de fin.